Un beau métier...
Je suis allée voir Molière,
faisant fi, avec l'entêtement qui est parfois le mien, de la mauvaise
critique et n'ai pas regretté les 10 minutes de marche dans les frimas
pour atteindre la salle obscure! J'ai adoré ce film - il faut dire
qu'il a le bon goût de faire écho à ma marotte (littéraire) du moment,
le burlesque...
Mais je ne reprends pas la plume après une absence
qui m'a paru de 1000 ans (et pendant laquelle mes activités de
bricolage ne me permettaient guère d'arborer le collier à 1000 vies
pour me donner du coeur à l'ouvrage!) pour bavarder cinématographe avec
vous
je n'ai pas changé
c'est toujours le textile qui est
ma préférence à moi...
J'avais
beaucoup aimé le générique qui, au moyen d'étoffes colorées qui se
déroulent sous nos yeux parvient à évoquer à la fois le déguisement et
l'âge classique. Mais voici qu'arrive le générique de fin - j'avoue un
penchant pour ce moment où
des dizaines de métiers (sont-ce des métiers, vraiment?), dont certains
semblent si abracadabrants que seul un terme anglais peut les désigner,
se mettent à défiler frénétiquement sur l'écran -
et oh mais que vois-je?
"Embellissemnt des étoffes"
...
Il
y a donc (au moins) une heureuse (?) intermittente du spectacle dont la
fonction est d'embellir les étoffes - mouais, génial, je suis contente
pour elle, un peu jalouse même, je me dis que mon rêve secret d'être
costumière est bien palôt palôt quand il existe sur cette bonne vieille
terre des embellisseuses (si si, allez, osons!) d'étoffe!, mais, ça
veut dire quoi au juste? Que fait-on aux tissus, euh, pardon, aux
étoffes, pour les embellir? Et pourquoi les embellir? Pour que les
vilains cotons modernes ressemblent à de superbes damas du dix-septième
siècle? Alors là, les scrapbookeuses et leur vieillissement au café ou
au thé peuvent se rhabiller (je me mets dans le lot, qui ai utilisé
cette technique pour la série d'ATCs arachnéennes), j'imagine des
techniques bien plus complexes, à base de fils de soie et de tampon
jex/fils d'argent!
Je portais, rien de prémédité, bien
sûr, un vêtement de circonstance: un t-shirt à manche longue de brocart
bleu et kaki (le tout élastique, rassurez-vous) que j'avais acheté en
raison de son côté "robe de chambre de mère-grand" tout à fait
charmant, avant d'entendre Mr Chat vitupérer que j'étais déguisée en
vieux canapé de sa grand-mère! Mais après avoir vu Molière et découvert
l'existence de l'embellissement d'étoffe, j'aime à penser que ce haut
crie à tue-tête ma fascination pour le théâtre et pour le textile et
pour le cinéma de qualité (!), bref, lance à la face du monde que je
suis une personne étonnamment raffinée, tout à fait le genre de fille
qui pourrait passer un temps fou à embellir des étoffes!